Une berme sera installée au pied de la digue Morier

En matinée du 5 décembre, une 3e conférence de presse avait lieu à propos de l’instabilité de la digue Morier du barrage Kiamika. Cette fois-ci, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, était de passage à Mont-Laurier pour faire le point sur la situation.
Les conférenciers ont immédiatement tenté de rassurer la population. Les travaux de stabilisation de la digue doivent débuter.

Pour ce faire, Martin Ferland, ingénieur à la direction générale des barrages pour le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), a d’abord souligné que les travaux pour créer un chemin d’accès à la digue étaient terminés. « À partir de demain, il y aura une mise en place de filtres inversés aux endroits où il y a une résurgence », a-t-il spécifié.

Il était notamment question de mettre sur place une berme au pied de la digue. « Il s’agit d’un enrochement, du matériau granulaire avec membrane, du poids qu’on ajoute pour stabiliser la digue », a précisé Martin Ferland.

Une trentaine d’ingénieurs travaillent sur le dossier de la digue. Des expertises ont été demandées auprès d’Hydro-Québec et divers consultants. Des travaux devraient débuter auprès de la digue au cours de la fin de semaine. On mentionne que le transport de matériaux devrait s’effectuer rapidement. Des relevés de la digue seront faits à l’aide d’un drone dès demain.

En cas de rupture de la digue

Alors que le scénario catastrophe de rupture de la digue a été évoqué, Martin Ferland a évité de semer la panique. « Il n’y aura pas de ville anéantie, mais quand même des zones importantes qui seraient inondées. Le niveau d’inondation est très variable selon les secteurs, selon la topographie du terrain et les conditions de la rupture du barrage. »

En cas de rupture du barrage, c’est environ 2 000 bâtiments qui seraient touchés. Pour l’heure, aucune précision sur la gravité possible des dégâts n’a été spécifiée.

En parallèle, c’est 11 municipalités qui ont reçu une alerte, dont 9 se trouvent dans les Hautes-Laurentides et 2 en Outaouais. Parmi elles, on compte Mont-Laurier, Kiamika, Lac-des-Écorces, Lac-du-Cerf, Lac-Saguay, Chute-Saint-Philipe, Notre-Dame-de-Pontmain, Notre-Dame-du-Laus, Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles, Lac-Sainte-Marie et Bowman.

Pour ce qui est de Mont-Laurier, en cas de rupture de la digue, il y aurait un débordement au niveau du lac des Écorces, où s’écoule la rivière Kiamika. Par le biais du lac des Écorces, le ruisseau Villemaire, qui connecte le lac à la rivière du Lièvre, devrait déborder et avoir une incidence sur la rivière du Lièvre. Si un tel scénario se produit, les habitations en bordure de la rivière du Lièvre de Mont-Laurier à Bowman doivent se préparer à une éventuelle évacuation.

Évacuation complétée

Les résidents des secteurs à risque des municipalités de Lac-des-Écorces, Chute-Saint-Philippe et Lac-Saguay ont été évacués, ce qui représente près de 700 personnes.

Dans un même temps, c’est 70 à 80 effectifs additionnels de la Sûreté du Québec (SQ) qui ont été déployés sur le territoire, afin d’effectuer une présence et sécuriser les demeures des résidents affectés.

Pour ce qui est d’un retour à la maison pour les sinistrés, ils devront faire preuve de patience, les autorités publiques étant dans l’incapacité d’en prédire la date. Pour ce qui est des effets personnels des réfugiés, comme les médicaments, ou encore les animaux de compagnie et les animaux de ferme, les conférenciers soulignent réfléchir à une solution à court terme.

La députée Jeannotte remercie les citoyens

Lors de la conférence, la députée de Labelle, Chantale Jeannotte, a remercié les citoyens pour leur mobilisation et leur collaboration face à cette situation hors du commun. « La mobilisation était déjà reconnue dans la MRC d’Antoine-Labelle. Je remercie les citoyens, les municipalités et les médias pour leur collaboration extraordinaires. »